Avec son essor économique, ses grands projets urbains comme le projet Grand Matabiau et une population en constante croissance (1,5 % entre 2016 et 2022), Toulouse s’impose comme l’une des métropoles les plus attractives pour investir en France. La Ville rose séduit aussi bien les jeunes actifs que les investisseurs aguerris, portés par une demande locative soutenue et un marché encore accessible.
Mais attention : derrière cette dynamique se cachent des risques à ne pas négliger. Évolution des prix, réglementation énergétique plus stricte, hausse de la fiscalité locale, vacance dans certains secteurs… L’investissement locatif à Toulouse ne s’improvise plus.
Un marché en mutation : opportunités, mais vigilance requise
Selon Meilleurs Agents (novembre 2025), le prix moyen de l’immobilier à Toulouse s’établit à 3 527 €/m², soit une hausse d’environ 4 % sur un an. La Ville rose confirme ainsi sa vitalité, malgré un contexte national marqué par la remontée des taux d’intérêt et la prudence des acheteurs.
La fin du dispositif Pinel en décembre dernier a certes réduit certaines opportunités fiscales pour les investisseurs, mais de nouveaux leviers apparaissent. Le Logement Locatif Intermédiaire (LLI), destiné aux classes moyennes, séduit par sa rentabilité et sa fiscalité allégée. Parallèlement, le dispositif Malraux continue d’attirer les investisseurs dans l’ancien réhabilité, notamment dans les quartiers historiques du centre-ville.
Risque n°1 : la rentabilité surestimée
La rentabilité locative brute à Toulouse varie entre 3,5 % et 6 % selon les quartiers. Mais cette donnée doit être nuancée : une fois déduits les frais de gestion, la taxe foncière, les charges, la vacance locative et les éventuels travaux, le rendement net réel peut chuter à 2,5 %.
Beaucoup d’investisseurs se laissent séduire par des promesses de gains rapides. Or, acheter trop cher dans le neuf ou l’hypercentre peut vite réduire les marges et retarder la rentabilité du projet. À l’inverse, chercher uniquement un fort rendement pousse parfois à investir dans des zones éloignées ou peu attractives, où le risque de vacance locative est plus élevé.
Notre conseil : toujours faire une simulation réaliste avant d’acheter. Comparez plusieurs scénarios (optimiste, moyen et prudent) en intégrant les loyers, les charges, les taux d’intérêt et une éventuelle période sans locataire.
Risque n°2 : la contrainte énergétique et la décote des “passoires”
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les logements classés G au DPE ne peuvent plus être loués. La loi Climat et Résilience prévoit d’étendre cette interdiction aux biens classés F dès 2028.
Selon un recensement de l’ADEME, environ 10 % des logements en Occitanie sont considérés comme des passoires thermiques. À Toulouse, le baromètre de la FNAIM estime que seuls 9,4 % du parc immobilier seraient concernés.
Les conséquences des logements énergivores sont doubles :
- perte de rentabilité pour les propriétaires contraints de suspendre la location,
- décote à la revente : jusqu’à -15 % pour un bien mal classé selon les notaires.
Un T2 ancien noté F acheté 150 000 € peut nécessiter entre 20 000 et 30 000 € de travaux de rénovation énergétique pour redevenir “louable”.
Notre conseil : cibler des biens à rénover (négociés à bon prix) ou des logements récents (classés A à C) pour éviter les interdictions de location des passoires thermiques.
Risque n°3 : le choix du quartier
À Toulouse, tous les quartiers ne se valent pas pour un investissement locatif. La ville est contrastée : certains secteurs offrent un fort potentiel, d’autres demandent plus de prudence.
Les quartiers centraux comme les Carmes, Saint-Cyprien ou le Capitole séduisent par leur emplacement et leur forte demande. Les loyers y sont élevés et la vacance locative quasi inexistante, mais la rentabilité brute dépasse rarement 4 %.
Les quartiers en développement comme Croix-Daurade, Borderouge ou Rangueil offrent un bon compromis entre prix d’achat abordable et demande locative stable. Ce sont des zones à suivre, à condition de bien vérifier la qualité du bâti et la proximité des transports.
En périphérie, des communes comme Blagnac, Colomiers ou Labège profitent du dynamisme de l’aéronautique et d’une population active en croissance. La future ligne C du métro prévu pour 2028 devrait dynamiser ces communes.
Notre conseil : miser sur un quartier bien desservi par un axe de transport majeur (métro, tram, bus Linéo). C’est souvent le meilleur moyen d’assurer la pérennité et la rentabilité de son investissement.
Risque n°4 : choisir son dispositif d’investissement locatif
Depuis la fin du Pinel en décembre 2024, les investisseurs doivent se tourner vers de nouveaux dispositifs pour optimiser leur fiscalité. Le Logement Locatif Intermédiaire (LLI) séduit par ses abattements fiscaux et une demande locative stable à Toulouse. Le statut LMNP, idéal pour la location meublée, permet de déduire l’amortissement du bien, à condition de bien gérer la comptabilité. Dans l’ancien, le dispositif Malraux reste une excellente option pour réduire ses impôts tout en valorisant le patrimoine historique.
Notre conseil : chaque régime a ses avantages et ses contraintes. Mieux vaut comparer les dispositifs (LLI, LMNP, Malraux) sur le site impots.gouv.fr avant de se lancer, afin de sécuriser la rentabilité de son investissement.
Risque n°5 : sous-estimer les frais annexes
Les copropriétés anciennes nécessitent des budgets de rénovation (façades, toiture, ascenseur). À cela s’ajoutent :
- les frais de notaire (7 à 8 % dans l’ancien et 2 à 3 % dans le neuf),
- les frais de gestion locative (6 à 10 % du loyer),
- l’assurance propriétaire non-occupant obligatoire (entre 80 et 300 € par an selon la couverture choisie),
- et le risque d’impayés, bien réel dans certaines zones tendues.
Un investissement mal budgété peut rapidement devenir un poids financier, surtout en cas de hausse des charges ou de vacance prolongée.
Risque n°6 : négliger la sortie du placement
Un investissement immobilier réussi repose aussi sur sa liquidité à la revente. Les biens bien situés, énergétiquement performants et proches des transports se revendent vite et à bon prix. En revanche, un logement mal noté au DPE ou dans un secteur saturé peut rester sur le marché des mois, voire se vendre à perte.
Notre conseil : dès l’achat, prévoir un horizon de placement clair (10 à 15 ans) et une stratégie de sortie (revente, transmission, bascule en résidence principale).
Investir à Toulouse, oui, mais avec prudence
Toulouse reste une valeur sûre pour investir, grâce à son économie dynamique, sa population en croissance et ses grands projets urbains comme la future ligne C du métro. Mais pour réussir, il ne suffit plus d’acheter n’importe où. Il faut choisir le bon bien, au bon endroit, en tenant compte de la performance énergétique, de la fiscalité et du risque locatif.